Ma pratique



de consultation de couple…



 

 

Deux personnes, ce sont deux personnalités avec leurs différentes facettes, deux « moi », chacun avec son histoire, sa famille d’origine, chacun avec sa structure et sa « mécanique » propre. Le couple qu’elles forment constitue autour d’elles, une troisième structure, une structure nouvelle, qui va les contenir en partie, être colorée par elles sans être elles tout-à fait.

Si le couple est au début, l’endroit qui tend à apaiser les tensions internes présentes en chacun des partenaires (on se sent « mieux » en couple que seul), c’est aussi, avec le temps, le lieu où vont justement se révéler, sur fond de conflit et de « crises » entre les conjoints, ces tensions propres au psychisme de chacun.

 

 

 

Je rencontre des couples anciens qui traînent depuis des années un faisceau de difficultés qui avaient été cachées, et qu’un événement récent (maladie, perte de travail, adultère, venue d’un enfant, départ d’un enfant, etc.) vient tout-à-coup exacerber… Ou des couples qui viennent lorsqu’un des deux partenaires a décidé de la rupture (qu’il l’ait dit ou non à son conjoint)… Ou des couples plus récents qui, après les débuts faciles, ont du mal à gérer les premières difficultés et tensions…

 

Ce sont le plus souvent des couples en crises qui me consultent. Or, si la crise est ce qui est en général mis en avant par les couples, elle n’est que l’épiphénomène d’un conflit plus profond du couple, lui-même directement issu des conflits internes propres aux « moi » de chacun.

 

 

C’est l’interprétation de ces crises par l’un des partenaires ou par les deux, qui va orienter ma pratique avec tel couple ou tel autre.

 

Mon intervention, en accord avec cette interprétation du couple peut se décliner en trois niveaux différents de pratique :

 

-      Apaisement de la crise, de son côté aigu.

-      Travail sur les conflits de fond, récurrents entre les partenaires.

-      Travail sur les « moi » de chacun tels que révélés dans le cadre du couple.

 

 

Au premier de ces niveaux, les consultations serviront à éclaircir les causes de la crise et à orienter le travail en fonction du désir des deux personnes pour elles-mêmes et pour leur couple. L’expression et l’écoute par chacun des ressentis de
l’autre est extrêmement porteur à ce stade et permet l’apaisement. Cela ouvrira –ou pas- à la suite du travail, car l’accalmie vécue peut suffire aux deux personnes.

 

Il s’agira ensuite, au deuxième niveau d’intervention, de mettre au jour les mécanismes répétitifs des conflits. L’attention est portée sur le fonctionnement de la « machinerie couple » dans ce couple précis.
Comment les conflits s’enclenchent, s’entretiennent, se résolvent ? Quels sont les vécus et les ressentis de chacun ?… Plus ce dernier point sera abordé, plus on se dirigera vers le niveau de travail suivant.

 

Comme « l’angle de vue » de chacun aura été modifié, un travail plus en profondeur  va pouvoir prendre place. Il va s’agir de mieux prendre conscience du fait que la dynamique du couple, sa mécanique, est directement raccrochée à la dynamique des « moi » de chacun. Avec un tel travail dans le cadre du couple, ainsi sous le regard de l’autre, l’évolution des deux partenaires peut vraiment être « boostée ». Car le travail en couple et dans le cadre du couple oblige à une grande honnêteté envers soi-même, à une grande vérité, sans concession. Ce qui est visé n’est pas une connaissance, une quelconque analyse savante du couple, mais bien un changement en profondeur, et du couple, et des personnes. On est alors face à un élargissement du champ de
conscience des deux personnes sur elles-mêmes et sur le couple.

Il va sans dire que ce niveau profond de travail ne peut être soutenu que si le désir de chacun de poursuivre le couple est suffisamment fort.

 

Un petit mot sur « les problèmes de couples ».

 

Le couple consiste à faire cohabiter ces deux constructions psychiques que sont les « moi » de chacun. Ce rapprochement ne peut que mener au conflit dont la crise est la manifestation visible. Je vois donc le conflit comme intrinsèque au couple lui-même, comme le bruit que font ces deux « moi » qui se frottent et s’entrechoquent. Un peu comme le bruit d’un moteur de voiture qui apparaît dès qu’on le met en route. La crise serait un bruit plus fort ou perçu comme inhabituel, bruit qui fait ouvrir le capot, qui peut faire craindre pour l’avenir du moteur ou faire qu’on a envie de changer de voiture. La crise n’est qu’une partie apparente de toute la dynamique qui se joue entre les « moi » des partenaires.